Les effets du sommeil ou du manque de sommeil sur notre santé

Les effets du sommeil ou du manque de sommeil sur notre santé

Perte de mémoire

Il est important de noter que l’étendue de la détérioration du cerveau chez les personnes âgées explique 60% de leur incapacité à générer un sommeil profond.
Le bienfait du sommeil sur la mémoire arrive après l’apprentissage, il consiste en somme à appuyer sur le bouton “sauvegarde” des fichiers récemment créés. Le sommeil protège ainsi les informations récentes, empêchant le cerveau de les oublier.
Les musiciens le savent bien. Lorsqu’ils répètent un morceau de musique difficile qu’ils n’arrivent pas à jouer correctement même en s’entraînant tard le soir. Il suffit d’une nuit de sommeil et le lendemain matin, ils arrivent à le jouer sans plus aucune difficulté.
Dormir avant d’apprendre permet de raviver notre faculté à établir de nouveaux souvenirs.

Dormir pour le cerveau

Le sommeil n’est pas l’absence d’éveil. Il est bien plus que cela. Notre sommeil nocturne se compose d’une série extrêmement complexe de phases uniques, métaboliquement actives suivant un ordre délibéré.
S’il vient rétablir et seconder de nombreuses fonctions cérébrales, aucun type de sommeil n’agit sur tout. Chaque phase - sommeil NREM léger, sommeil NREM profond et sommeil REM - livre au cerveau des bénéfices divers à divers moments de la nuit. Aucun type de sommeil n’est donc plus essentiel que l’autre. Il suffit de manquer de l’un pour que le cerveau en pâtisse.

Dormir pour les sportifs

Nous savons tous combien il est important de dormir avant une compétition, mais nous oublions que bien dormir après est tout aussi important.
Dormir une bonne nuit de sommeil après une performance accélère la récupération physique suivant les inflammations communes, stimule la réparation des muscles et aide à stocker à nouveau de l’énergie cellulaire sous la forme du glucose ou du glycogène.

Dormir pour réparer le corps après un AVC

Les spécialistes savent maintenant que le lent retour, jour après jour, des fonctions motrices des patients victimes d’un AVC est en partie dû au travail formidable du sommeil, nuit après nuit. Après un AVC, le cerveau se met à configurer les connexions neuronales restantes et à en produire de nouvelles autour de la zone endommagée. Cette réorganisation plastique et la genèse de nouvelles connexions sous-tendent le retour d’un certain niveau des fonctions motrices. La qualité du sommeil en cours prédit le retour graduel de la fonction motrice, déterminant ainsi le réapprentissage de nombreuses facultés.
Une personne en manque chronique de sommeil pendant des mois ou des années s’habitue à la réduction de ses performances, de sa vivacité, de son degré d’énergie. Ce faible épuisement devient sa norme, ou sa base. Les gens refusent de reconnaître à quel point leur perpétuel manque de sommeil finit par compromettre leurs capacités mentales ou leur vitalité physique, notamment par l'accumulation lente de problèmes de santé. Ils ne font que rarement le lien entre ces deux facteurs.
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Le sommeil et les études

Passer une nuit blanche pour réviser, est-ce une bonne idée?
Non, ce n’est pas une bonne idée. Les expériences ont montré que les étudiants qui avaient été privés de sommeil 1 nuit sont 40% moins capables de retenir de nouvelles informations, même après 2 nuits de sommeil normal, que les étudiants qui n’ont pas été privé de sommeil.
Voilà comment on peut rater un examen!
C’est comme si le manque de sommeil avait provoqué la fermeture de la boîte de réception de la mémoire dans la partie du cerveau qui s’appelle l’hippocampe. Il n’est même pas besoin du choc brutal d’une nuit complète sans dormir. Le simple fait de perturber la profondeur du sommeil NREM d’un individu par des bruits irréguliers, empêchant le sommeil profond et maintenant le cerveau dans un état de sommeil superficiel, sans même réveiller la personne, entraîne les mêmes déficits cérébraux et les mêmes problèmes d’apprentissage.
Et les quelques faits que vous êtes en mesure de retenir lorsque vous manquez de sommeil s’oublient bien plus vite dans les heures ou les jours à venir.
Une toute dernière étude sur la question a révélé que le manque de sommeil a même un impact sur l’ADN et les gènes liés à l’apprentissage dans les cellules du cerveau de l’hippocampe.
Si vous ne dormez pas la nuit juste après avoir appris quelque chose, vous perdez la chance de consolider ces souvenirs, même si vous enchaînez ensuite des nuits “réparatrices”.
En matière de mémoire, le sommeil n’est donc pas une banque. Vous ne pouvez pas accumuler une dette en espérant la payer plus tard!

Sommeil et maladie d’Alzheimer

Tout comme dans notre corps, nous avons un système lymphatique qui évacue les polluants, dans le cerveau il existe aussi un système d’assainissement spécifique appelé système glymphatique qui se compose de cellules appelées glies qui signifient gluant.
Les cellules gliales sont distribuées dans tout le cerveau et situées à côté des neurones produisant les impulsions électriques du cerveau. Ce système glymphatique collecte et élimine les polluants métaboliques dangereux générés par l’action des neurones dans le cerveau. Et c’est pendant le sommeil que ce système de nettoyage neuronal est le plus dynamique. Avec le rythme cadencé du sommeil profond NREM, l'expulsion des polluants de notre cerveau est multipliée par dix ou vingt. Par ce que nous pourrions appeler un grand nettoyage nocturne, le travail de purification du système glymphatique est accompli par un fluide cérébrospinal baignant le cerveau. Tout aussi important, la taille des cellules gliales du cerveau diminue parfois de 60% pendant le sommeil NREM et l’espace entre les neurones devient plus important, permettant au fluide cérébrospinal de nettoyer efficacement les déchets métaboliques laissés par l’activité neuronale de la journée.
L’un des déchets toxiques éliminés par le système glymphatique pendant la nuit est la protéine amyloïde qui est l’élément toxique associé à la maladie d’Alzheimer. Mais il y a d’autres détritus métaboliques associés à cette maladie qui sont évacués durant ce processus nocturne, tels que la protéine tau ou les molécules de stress produites par les neurones lorsqu’ils brûlent de l’énergie et de l’oxygène durant la journée.
En cas d’insuffisance de sommeil, les plaques amyloïdes s’accumulent dans le cerveau, notamment dans les régions du sommeil profond ainsi attaquées et abîmées. Le manque de sommeil et la maladie d’Alzheimer interagissent ainsi suivant ce cercle vicieux. De cet effet en cascade découle une prévision : ne pas dormir assez pendant sa vie d’adulte augmente considérablement le risque de développer la maladie d’Alzheimer

D’autres maladies

Sans entrer dans les détails, nous savons aujourd’hui que le manque de sommeil renvoie à d’autres maladies comme les maladies cardiaques, l’obésité, la démence, le diabète et le cancer. Pendant les longues plages nocturnes du sommeil profond NREM spécifiquement, le cerveau envoie un signal calmant à la branche sympathique du système nerveux du corps, à cet état de “lutter ou fuir”. Le sommeil profond empêche ainsi l’escalade du stress physiologique associé à l’augmentation de la pression artérielle, aux crises et insuffisances cardiaques et aux AVC. Le sommeil profond est comme un gestionnaire naturel de notre pression artérielle pendant la nuit permettant d’éviter l’hypertension et les AVC.
Après avoir bien dormi, un vaccin inoculé génère une puissante réaction d’anticorps, reflet d’un système immunitaire en bonne santé, ce qui n’est plus le cas si le vaccin est inoculé à des personnes qui n’ont pas dormi suffisamment et qui de ce fait peuvent produire moins de 50 % de la réaction immune.
​Les cellules NK (cellules tueuses naturelles) de notre système immunitaire qui éliminent les éléments dangereux comme les tumeurs cancéreuses, creusent un trou à la surface des cellules cancéreuses pour leur injecter une protéine destinée à détruire leur malignité. Hors un manque de sommeil sur une courte période affecte rapidement nos cellules immunitaires destinées à lutter contre le cancer.

Depuis cette mise en évidence, l'OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé a classé officiellement le travail de nuit comme “probablement cancérigène”.