Le jeûne de l'antiquité à nos joursLe jeûne dans l’antiquitéLe jeûne est une pratique ancestrale dont les origines remontent à l’Antiquité. Ainsi, il en est déjà fait mention dans le Mahâbhârata (Sita Nath Pradhan (Chronology of Ancient India,) une épopée sanskrite, rédigée plusieurs siècles av. J.-C.. Les bienfaits du jeûne étaient donc bien identifiés, que ce soit pour des raisons médicales ou philosophiques. Au Ve siècle av. J.-C., dans la Grèce antique, les vertus du jeûne étaient également reconnues et fréquemment mises en application. À l’époque, le jeûne faisait partie des rituels organisés lors des grandes fêtes religieuses. Pendant les Thesmophories par exemple, organisées dans la ville d’Éleusis en l’honneur de Déméter, déesse de l’agriculture, les Athéniens s’abstenaient de manger pendant une journée complète. ( FOUCARD, Paul. Les Mystères d’Éleusis, Paris, Éditions Pardès, 1992 (1re éd. 1914), 508 p., p. 317 et 320. ) À Rome, le jeûne pouvait également être associé à la religion. Cérès, l’équivalent latinisé de Déméter, était célébrée lors des Cerealia ou Jeux de Cérès. Pour l’occasion, les Romains observaient le Jéjunum Cereris, une privation de nourriture associée aux célébrations. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Cerealia) Dans certains monastères crétois, les prêtres ne mangeaient rien de cuit durant toute leur vie. Cet engagement s’apparente à une autre forme de jeûne lié à des pratiques religieuses. L’histoire du jeûne en occidentDans la religion chrétienne, le jeûne fait référence aux quarante jours et quarante nuits de privation de nourriture de Moïse. L’histoire du jeûne au moyen-orient et en Asie du sud-estAu sein de la communauté musulmane, le jeûne, aussi appelé saoum, est associé au ramadan et se pratique depuis la naissance de l’Islam. Il s’apparente aussi bien à une privation de nourriture et de boisson qu’à un renoncement spirituel. Il permet de développer sa conscience philosophique et de tisser un lien fort avec la religion. Chez les hindouistes, le jeûne est très fortement lié à la dimension spirituelle de la religion. Il se pratique lors de certaines fêtes religieuses comme Chivaratri ou Karwa Chauth. Cependant, des écrits portant sur l’abstinence ont été retrouvés dans les Upanishad1, des textes à l’origine de l’hindouisme, datés entre 800 à 500 av. J.-C. Chez les bouddhistes, on ne jeûne pas au sens propre du terme. En revanche, il est dit que le prince Siddhartha suivit pendant six ans un mode de vie très stricte, pendant lequel il mangea très peu. Cette pratique lui aurait permis d’atteindre l’illumination et de devenir Bouddha L’histoire du jeûne dans la médecineLe jeûne comme soin thérapeutique est connu depuis de nombreux siècles. La privation de nourriture était alors une pratique fréquente, dont les bienfaits sur la santé étaient bien connus des guérisseurs. Le jeûne, un remède très fréquent dans l’antiquitéDès 370 av. J.-C., le philosophe et médecin Hippocrate soutenait qu’il valait mieux soigner les petits maux par le jeûne plutôt que par la prescription de substances quelconque. Une technique très répandue dans la Grèce Antique, puisque Aristote raconte dans ses écrits que la privation de nourriture était un remède courant. En effet, lorsqu’une personne était atteinte d’un mal incurable, on lui conseillait de s’isoler et de prier dans l’abstinence. Deux siècles après J.-C., à Rome, le médecin Claude Galien avance l’hypothèse qu’un jeûne prolongé permettrait de rétablir l’équilibre chez l’être humain. Il fait notamment le lien entre le corps et les humeurs, et le prescrit régulièrement à ses patients (GALIEN, Claude. Méthode thérapeutique IX 10, cf. Boudon-Millot). La pratique du jeûne et ses vertus thérapeutiques entrent alors dans les annales de la médecine. Le jeûne au moyen-âgeSi la pratique du jeûne connaît un essor considérable au Moyen-âge, c’est en partie grâce à l’expansion de la religion chrétienne. Cependant, certains médecins continuent de voir dans la privation de nourriture le remède idéal à de nombreux maux. Au XIe siècle, le médecin Avicenne (https://fr.wikipedia.org/wiki/Avicenne), guérit bon nombre de ses malades en leur prescrivant trois semaines consécutives de jeûne. Quelques siècles plus tard, en Suisse, le médecin-chirurgien Paracelse étudie également les bienfaits de l’abstinence. Philosophe de la nature, il propose une théorie selon laquelle jeûner régule naturellement le corps humain Le jeûne à l’époque des temps modernesC’est une époque qui marque un tournant dans de nombreux domaines : la science prend le pas sur la religion, ce qui offre de nombreuses opportunités pour la recherche médicale. Au XVIIIe siècle, Frédéric Hoffmann, médecin attitré du Roi de Prusse, affirme que « la modération et le jeûne » peuvent s’avérer être un remède efficace dans le cas de maladies graves. Aux États-Unis, en 1830, une petite fille atteinte du typhus est soignée par le médecin Isaac Jennings, grâce à une privation de nourriture associée à du repos. À l’aube du XXe siècle, le médecin américain John Tilden promeut cette pratique dans les écoles de santé (TILDEN, John H., Food: Its Influence as a Factor in Disease and Health, 1914). Enfin, dans les années 50, le jeûne est de plus en plus reconnu, notamment à travers le développement des médecines alternatives. En 1950, Herbert Shelton encourage une alimentation plus saine et une pratique régulière du jeûne (SHELTON, Herbert. Article Hygiénisme (nutrition)). En France, de plus en plus de médecins s’y intéressent : parmi eux, on retiendra surtout Paul Carton, puis André Passebecq ou encore Jean-Pierre Willem. -En 1900, le médecin américain John Tilden ouvrit de nombreuses écoles de santé vantant les mérites du jeûne. En 1950, Herbert Shelton devient le fondateur de l’hygiénisme, une médecine non conventionnelle qui prône l’autoguérison, le crudivorisme, la naturopathie et le jeûne. -En suisse, le médecin Edouard Bertholet enseigna l’art du jeûne à des milliers de malades et de médecins. -En France, le docteur Paul Carton devint l’ambassadeur du jeûne, suivi plus récemment par André Passebecq, Albert Mosséri, Désiré Mérien, Daniel Kieffer, Jean-Pierre Willem La pratique du jeûne de nos joursDepuis quelques dizaines d’années, les médecines dites « alternatives » se développent de façon exponentielle. L’expérience d’un jeûne, souvent perçue comme telle, voit le nombre de ses pratiquants augmenter d’année en année. En Russie, jeûner est devenu une pratique courante. Depuis plus d’une quarantaine d’années, il fait partie intégrante des soins conseillés dans le traitement de maladies complexes et invalidantes telles que l’asthme, les allergies, l’arthrose, ou encore le diabète. En Europe, grâce au médecin Otto Büchinger, l’Allemagne fait figure de référence sur le sujet (https://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Buchinger). Après avoir réussi à soigner des douleurs articulaires grâce au jeûne, il ouvre une clinique dédiée à cette pratique en 1953. Pourtant, le jeûne reste encore peu connu en France, même si de plus en plus d’établissements de soins se spécialisent dans ce domaine. Il est souvent associé à de la marche, une approche de la privation de nourriture mise en avant par la Fédération française du Jeûne et Randonnée. À l’échelle mondiale, de tels établissements sont encore rares, même si certains commencent à se faire connaître. On citera notamment : L’institut Hippocrate aux États-Unis, connu pour le traitement de certains cancers ; Le centre de jeûne hygiéniste du biologiste Jean Rocan au Canada, qui a traité, à ce jour, plus de 8000 patients ; Le centre du docteur Yuumi Ishihara au Japon, qui fait de plus en plus d’adeptes. Aujourd'hui il y a la maison de jeûne CureNature au sud de Perpignan. L’histoire du jeûne a connu de nombreux bouleversements au cours des siècles. Qu’il soit utilisé à des fins spirituelles pour purifier l’âme, ou dans un objectif thérapeutique, pour nettoyer le corps, sa mise en pratique est sensiblement la même. Méthode d’autoguérison reconnue, mais trop souvent ignorée, il semblerait que son histoire soit loin d’être terminée. En France, le jeûne était une pratique quasi confidentielle qui commence à sortir petit à petit de l'anonymat, relayée par la Fédération Française du Jeûne et Randonnée. L’émission de Arté sur le jeûne a permis de sensibiliser beaucoup de personnes à cette technique. Thierry Casasnovas avec sa chaîne Youtube a popularisé aussi le jeûne, y compris le jeûne sec, encore très peu connu en France alors qu’il est pratiqué couramment en Russie sous la surveillance du Dr Filonov. Néanmoins, la route est encore longue. Il fut un temps où nous jeûnions instinctivement lorsque nous étions souffrants, comme le font les animaux et les bébés. Aujourd’hui, nous préférons manger pour prendre des forces, même si cette digestion représente une mission supplémentaire à notre organisme déjà bien occupé à lutter, et prendre des médicaments pour nous permettre d’aller mieux, plutôt que de nous tourner vers des méthodes plus naturelles. Pourtant je peux vous assurer que l’essayer, c’est l’adopter. Toute l’équipe de Thierry Casasnovas, dont je faisais partie, s'est mise à expérimenter le jeûne sec le jour où une stagiaire d’âge mûr a témoigné l’avoir pratiqué sans danger et qu’elle en avait ressenti le plus grand bien. Force est de constater avec mon expérience aujourd’hui, qu’il est plus facile de commencer son jeûne par du jeûne sec et de reprendre de l’eau lorsque le besoin est trop pressant. Certaines personnes testent sur une journée ou 24 heures, la plupart arrivent à faire 48 à 72 heures assez facilement.Et d’autres personnes font plus et jusqu’à 10 jours de jeûne sec. En jeûne sec, il y a peu de symptômes du fait que l’organisme monte en température dans les zones où il travaille afin de brûler les toxines à l’intérieur même des cellules. Ainsi les toxines ne sont pas ou peu remises en circulation dans le sang et dans la lymphe, ce qui apporte plus de confort pour le jeûneur ou la jeûneuse. C’est toujours la soif et/ou la peur qui nous font reprendre l’eau, plus que l’inconfort ou la fatigue. On se souvient tous, d’avoir appris à l’école qu’on ne pouvait pas rester plus de 3 jours sans boire sinon on mourrait ! J’ai régulièrement des personnes qui arrivent à faire la cure complète conseillée par le Dr Filonov des 9 jours de jeûne sec. Cela permet un “reset” complet de l’organisme et si besoin est, il est conseillé de refaire une cure dans 6 mois ou un an plutôt que d’essayer de prolonger au-delà des 9 ou 10 jours. Ma touche personnelleJ'ajoute à cette cure 2 ou 3 jours de demi-jeûne, comme l’avait montré Mosséri à son époque pour le jeûne hydrique, mais en commençant par des légumes à la croque ou des jus de légumes et n’introduire les fruits qu’après les légumes pour éviter un pic de glycémie trop violent pour l’organisme en sortant de jeûne. En général, après ces 2 ou 3 jours de demi-jeûne, la faim devient plus marquée, il est bon de prévoir une belle assiette de légumes et un peu d’avocat ou quelques oléagineux pour répondre au besoin de gras. Références 4 Évangile selon Matthieu – Matt IV 2 – Lc IV 1-4 5 BRIET, Sylvie. Sciences et avenir. Disponible sur www.sciencesetavenir.fr/nutrition/d-ou-vient-la-tradition-du-jeune-dans-les-religions_29178
0 Commentaires
Votre commentaire sera publié dès qu’il aura été approuvé.
Laisser une réponse. |
CureNatureLe blog de l'Association Recevoir gratuitement la newsletter CureNature et les 2 ebooks
Catégories
Tous
Bénéficiez de réductions sur les boutiques affiliées > Code promo
|